Shanghai, le New York chinois, nous a accueillis sous un ciel gris et pluvieux.

Presque une heure de trajet pour rejoindre le centre, le nez collé à la vitre. Petit aquarium roulant, le bus offre une transition en douceur…  Les images chinoises apparaissent peu à peu, au rythme des panneaux d’affichage, des publicités, des panneaux d’indications. Les caractères remplacent les lettres très rapidement, les occidentaux se font de plus en plus rares aussi. Il manque pour le moment les odeurs et les bruits de la vie, de la ville chinoise. Il manque quelque chose pour pouvoir dire vraiment : « on est en Chine ».

Nos yeux retrouvent leurs repères, savent où se poser, effleurent sans problème les caractères innombrables et incompréhensibles, sourient à la vue des petites rues poussiéreuses côtoyant les buildings lumineux du Pudong.

Nos pieds nous guident dans les rues shanghaiennes et traversent le jardin Yu.

Le premier soir, ils montent les étages du Peace Hotel pour nous amener sur la terrasse avec vue sur le Huangpu, sur lequel les bateaux éclairés naviguent lentement.

Où nos oreilles perçoivent, par-dessus le bruit des centaines de voitures, la corne d’un pétrolier ou les cloches de l’église à côté.

Où notre regard se pose sur le sommet de la Tour de Perle, illuminée comme une boule à facettes ; carte postale irréelle.

Où nos lèvres savourent la première Tsingtao du séjour, la meilleure, celle qui a le goût du commencement, d’une année à venir, des souvenirs à se créer, d’une nouvelle vie.

Où nos mains se posent sur une table en fer forgé et froissent sans y penser quelques yuans qui trainent dans les poches.

Où nos pensées partent et reviennent, décollent et s’écrasent sur les trottoirs usés par des milliers de passants.

Shanghai, on y est !