Je suis partie d’un bout du monde

2 | 9 juin 2013

Après le Mur de Berlin, le centre-ville de Varsovie, les remparts de Dubrovnik, le parc de Barcelone, le musée d’art moderne de Londres, le temple de Delphes, les canaux de Venise. Après la mosquée de Casablanca, les petites rues de Tiznit, les dunes de Boutilimit.
La porte de l’Orient s’ouvre ; le pays des dragons, des lampions, du thé, des baguettes et du riz… l’Empire du Milieu est devant moi, autour de moi, « mon » pays pour un an.

Une folie, un délire, un but, un rêve, une expérience, une occasion… peu importe comment on l’appelle. Ce qui compte c’est le résultat, c’est maintenant, c’est aujourd’hui. Et aujourd’hui, je me sens à ma place, ça me parait normal d’être ici, d’aller donner des cours, de les préparer le soir dans l’appart, de manger au restau du « xi ning ji pai » ou du « gan bian you dou », de faire 20h de train aller-retour en un week-end, de me poser devant la Cité Interdite, de boire une bière en regardant le Pudong, de dire « ni hao » quand j’entre dans un magasin, de payer 1 yuan le ticket de bus. Tout cela me semble normal, dans la logique des choses. Le destin ? Non, je n’aime pas ce mot… mais ça s’en approche je crois. Je devais venir là, je devais revenir. Aujourd’hui, je sais que j’ai fait le bon choix.

Je sais aussi que ça va être dur, qu’il va y avoir des coups de blues… mais il suffira alors de regarder une photo de La Rochelle ou de Paris, puis d’aller boire une Tsingtao et de faire un projet pour le week-end à venir et tout ira mieux. Je sais d’où je viens, je sais où je suis, je ne sais pas encore où je serai… mais une chose est sûre, je vais rentrer changée, grandie, un peu chinoise sur les bords et voyageuse dans l’âme toujours.

Quel bonheur de sentir le poids du sac sur le dos après des heures de marche dans les rues de Shanghai, Hangzhou, Beijing ou Suzhou, malgré la fatigue, malgré la douleur… car ça veut dire qu’on est vivant non ?

En partant ce dimanche de septembre, en passant la porte d’embarquement à Roissy, j’ai laissé derrière moi, d’un côté du monde, des habitudes, des villes, des gens… ma vie en France. Oui, je l’ai laissée, je l’ai mise de côté pour 5 mois, je l’ai rangée dans un coin de ma tête, bien précieusement. Je ne l’oublie pas, je ne la raye pas, elle est juste mise entre parenthèse parce qu’ici, à Qingdao ou Beijing, elle n’a pas lieu d’être, elle n’existe pas. La Rochelle, les volets bleus, la famille, les amis, la Tour Eiffel, les Pyrénées,… ne font pas partie de ma vie ici, pas directement en tous cas. Ils sont dans ma tête mais ni dans mon sac ni autour de moi. Tout ça me parait très loin à l’heure qu’il est, comme un rêve, comme une vie que j’aurai imaginée. Et je sais qu’au retour en France, ce sera le séjour en Chine qui semblera ne jamais avoir eu lieu… comme quoi, tout dépend de l’endroit où on se trouve, tout dépend de l’endroit où nos pieds sont posés.

« Chacun a son voyage et doit le faire » – A.Barricco 

2 commentaires

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Gaelle Zimmer
Gaelle Zimmer

24 juin 2013

De rien !

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voyage
voyage

24 juin 2013

merci pour les idées.

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