4 | 18 août 2014
Comment faire tenir dans un sac à dos des affaires pour un an ? Que choisir ? J’ai emporté le nécessaire, le minimum : deux jeans, un pantalon, trois jupes, une dizaine de T-shirts, trois pulls, des sous-vêtements, des médicaments, des affaires de toilette. Aux affaires de base se sont ajoutés un appareil photo, un carnet, des livres, deux lettres, quelques photos. Ma vie dans un sac de 20 kilos. Ma vie pour l’année à venir.
Ca y est, c’est le départ, le train a quitté le quai de la gare de La Rochelle et je ne reviens ici que dans plusieurs mois. C’est quand on part qu’on se rend compte à quel point on est attaché aux gens, à quel point on tient à eux. On sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on gagne…
Je pars aujourd’hui avec un gros sac à dos, avec un ordinateur portable, un petit cahier, un doudou, un paquet de mouchoirs, des stylos,… avec dans le cœur et dans la tête le souvenir des au revoirs, avec des petits mots adorables, avec un sourire.
Le train roule et les larmes coulent. Shanghai, Qingdao, Beijing… à la beauté des rêves, une fois de plus !
A bientôt, promis je reviens, avec la tête remplie d’odeurs, de souvenirs, de visages, de paysages, de saveurs, de fou-rires, de coups de blues, de découvertes, de bonnes soirées, de belles balades,… promis je reviens, mais un peu différente de la Gaëlle d’aujourd’hui… promis je reviens, mais avec un billet de retour en Chine dans la poche… promis je reviens, mais avec six heures de décalage horaire dans le corps… promis je reviens, avec une folle envie de tous vous serrer dans mes bras… promis je reviens, avec un bout de la Muraille de Chine dans mon sac à dos…
Pourquoi je suis partie ? Pour me prouver que j’en suis capable ? Pour vivre autre chose ? Oui, mais aussi pour retrouver cette sensation grisante de liberté, cette sensation d’être perdue et de tout découvrir. Cette ivresse de l’étranger, peu à peu adopté par le pays. Ce sentiment que le monde nous appartient. Qu’on est là, envers et contre tout.
Je suis partie pour mettre ma vie en vrac, mais dans le bon sens. Je suis partie pour bousculer les choses, pour renverser mon petit monde si rassurant. Je suis partie pour que le moindre événement prenne de l’importance et de la valeur. Je suis partie pour remplir ce carnet vierge qui me tendait les bras depuis longtemps.
Voyager, c’est être égoïste. C’est dire « je pars » en attendant comme réponse, inconsciemment, « on t’attend ». C’est espérer qu’au fond rien ne change. C’est espérer grandir mais sans que ses propres repères ne changent. C’est espérer que la terre s’arrête de tourner le temps du voyage.
Voyager, c’est oublier son pays dans d’autres trains et d’autres chambres, oublier sa langue dans un balbutiement hésitant, oublier ses repères sur des chemins égarés, oublier ses habitudes dans un autre rythme de vie. Il s’agit d’oublier tout. Et de recommencer.
Extrait du carnet de voyage « Chine »
Kessamuel60180
16 octobre 2014
Magnifique !! J'ai adoré ta façon de l'écrire et j'ai presque eu l'impression de le vivre. Un grand bravo pour t'être lancé et un grand merci pour ce retour et ton aide sur leroutard.com ;-)
Gaëlle Zimmer
16 octobre 2014
Merci beaucoup, ton commentaire me touche énormément...
J'espère que, comme moi, tu vas avoir un gros coup de coeur pour la Chine !
Gaëlle
19 août 2014
Je suis tout à fait d'accord avec toi ! Ce n'est pas facile de partir mais ça vaut toujours le coup !
Didier
19 août 2014
Bon voyage ! C'est sûr que c'est toujours triste de quitter tout le monde, mais au fond, on vit une si belle aventure à l'autre bout du monde que ça en vaut la peine ! Puis, les vrais amis sont toujours là à notre retour :)